CReHPsy > Évènements > Anciennes journées thématiques > Isolement, contention, violence en psychiatrie, comment éviter ?
ART.IMage
L’exercice de la psychiatrie, qui évolue dans un contexte et selon un modèle médical, ne peut faire l’économie d’une confrontation avec la question du conflit, de l’agitation hostile, de la violence. Propos banal qu’il faut compléter par le constat de cette « montée », contemporaine de beaucoup des maux de notre société.
La violence est une dimension générique, universelle, pulsionnelle, sous-jacente à toute vie. Elle peut surgir à tout moment. C’est, – vite dit -, un affect qui tient de l’agressivité, de la peur, de la jouissance. Elle se déchaine quand le sujet ne contrôle plus ses freins habituels. Elle existe et se développe autour de nous, le plus souvent bien en dehors des maladies psychiatriques.
Certaines violences nous échappent, quand d’autres paraissent légitimes, justifiées, compréhensibles. Signes d’une tension qui a ses raisons. Il est alors possible de détourner leur cours, de les rendre accessible au dialogue, à la logique d’autrui ; elles peuvent alors obtenir ce qui va les apaiser.
Notre 24ème journée du CReHPsy voudrait réfléchir à ce mystère, qui est l’une des matrices de notre discipline, mais a une portée beaucoup plus large : comment éviter la violence, diminuer le recours en retour à l’isolement et à la contention, favoriser la diminution des tensions, contribuer à la paix ?
Comment éviter la violence, et spécialement dans ce lieu où se gère l’angoisse, la perte de cohérence, l’effondrement subjectif, qu’est le pavillon d’hospitalisation psychiatrique, où la tension affleure en permanence ? Le travail au quotidien, dans un contexte difficile de pénurie de personnel, les problématiques institutionnelles, les dynamiques collectives permettent rarement de prendre un recul pourtant nécessaire. Ainsi, les pratiques coercitives y sont souvent pensées comme les seules réponses possibles, au nom de la protection des personnes contre des dangers pour eux-mêmes ou autrui.
Mais voilà : ce n’est pas pareil partout. Certaines équipes, certaines organisations, permettent de limiter le recours à ces pratiques en maîtrisant la dés-escalade, en soutenant l’apaisement… et diminuent ainsi les souffrances engendrées et partagées par tous. Alors qu’avons-nous à prendre des expériences d’autres équipes, d’autres lois, d’autres pratiques ?
Plutôt que de stigmatiser ces pratiques, forcément critiquables, et qui relèvent de logiques multiples, notre journée n’aura que l’ambition de réfléchir ensemble à ce qui leur permettra d’évoluer dans le sens d’un progrès de la prise en charge et d’un respect des droits.
Thierry PATOUILLERE,
chargé de mission, ARS Pays de la Loire
Jérôme MORISSET,
IPA Psychiatrie et Santé mentale, CH Mazurelle
Tomasine Guénec, IPA Psychiatrie et Santé Mentale
Unité Nazairienne Intersectorielle de Réhabilitation (UNIR)
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